jeudi 5 août 2010

le misogi

Pour le Fondateur, qui avait été largement influencé par Onisaburo Deguchi, le misogi interne correspondait à la pratique de la méditation Chikon-Kishin.Chikon signifie " rasseoir son esprit et se reprendre ". Kishin a le sens de " retrouver l'esprit divin ".

Vers la fin de sa vie, Morihei avait pris l'habitude de méditer une heure tous les matins et tous les soirs. Il encourageait ses élèves à cette pratique hautement purificatrice, pour qu'ils s'imprègnent spirituellement de l'essence de l'aïkido:

" Vous avez besoin du Chikon-kishin pour être pénétré de la lumière de la sagesse. Asseyez-vous confortablement et contemplez en tout premier lieu le royaume visible de l'existence. Ce monde est concerné par la forme extérieure et physique des choses. Emplissez votre corps de Ki et imprégnez-vous de l'organisation fonctionnelle de l'univers, sa forme, sa couleur et ses vibrations. Inspirez et envolez-vous jusqu'aux confins de l'univers ; expirez et laissez-vous pénétrer par le cosmos. Puis, inspirez toute la fécondité et les vibrations de la terre pour mélanger le souffle du ciel et le souffle de la terre au vôtre, devenant le souffle même de la vie. En reprenant votre calme, laissez-vous naturellement conduire dans le royaume caché sans forme, revenant au coeur des choses. Trouvez votre centre, le kototama SU, la source de l'univers. Emplissez-vous de lumière et de chaleur. Ainsi, vous garderez toujours votre esprit aussi brillant et clair que le vaste ciel, l'immense océan et les sommets les plus hauts, vide et libre. "

Le Misogi interne consiste en une respiration profonde. Sa pratique amenait à un repos de l'esprit, c'est-à-dire à un arrêt des activités mentales inutiles, ainsi qu'à une " purification des six sens " (vue, ouïe, odorat, goût, toucher et esprit), qui permet d'éclaircir la perception des choses et de l'univers. Cette pratique conduit alors à un état d'esprit spécial, le Kansha, qui est un sentiment de profond respect pour la Nature et la vie. On se rend compte du caractère sacré de tout ce qui nous entoure, et du continuel renouvellement de l'univers. " Si vous comprenez les principes de l'aïkido, vous serez également heureux d'être vivants et vous accueillerez chaque nouveau jour dans la joie et le bonheur ", disait Maître Ueshiba.

Pour le Fondateur, l'aïkido est de toutes facons une pratique purificatrice par essence, qui " nettoie " aussi bien le corps que l'âme. Il illustrait ce principe dans ces pratiques du Misogi-no-jo (mouvements pratiqués avec le Jo) ou du Misogi-no-ken (avec le sabre), ou même avec un éventail.




le kototama

Habituellement, la pratique de l'Aikido est silencieuse. Cependant, dans l'enseignement de Morihei Ueshiba l'exécution des mouvements s'accompagne de l'articulation de sons par les participants, les kotodama ; c'était même un des points fondamentaux pour le créateur puisqu'il disait : « L'aïkido est une méthode de fusion avec kototama, l'esprit de l'univers. » On ne le pratique habituellement plus de nos jours du fait de la complexité, il faut en effet coordonner les mouvements et la parole, ce qui ne peut se concevoir qu'avec une très bonne maîtrise des techniques.

Voici ce qu'en dit Gerard Blaize dans son article « Les Mots de l'âme »

« à un geste fixé correspond un son. Par exemple, un son quand la main monte, un autre quand elle descend vers le sol, un autre quand elle décrit un cercle, etc. [...] En général, une technique d'aïkido est constituée par l'enchaînement de plusieurs gestes. Il faut donc combiner dans une seule technique les sons et les gestes qui correspondent ; ce qui offre beaucoup de risques d'erreur. »

Voici ce qu'en dit Morihei Ueshiba lui-même

« Dans le bujutsu (techniques guerrières) il y a les cris : ei-ya-to-ha etc. Ce ne sont pas seulement ces quatre cris ; il y a autant de cris que de mots que les Japonais peuvent sortir. L'important est qu'avec la respiration du ciel et de la terre, la voix, le cœur (kokoro) et le rythme s'unifient ; cela devient le kototama ; ce dernier devient une arme qui sort et de plus cela doit s'unifier avec le corps. [...] On coupe avec le son ei — on reçoit avec le son ya — on s'écarte avec le son to. »

On notera l'évocation de « la respiration du ciel et de la Terre » (ten chi kokyu), récurrente dans les écrits de Ueshiba. Cela peut se comprendre par : unir la volonté (l'esprit, le « ciel ») au ventre (le centre de l'énergie, « la Terre »). D'un point de vue pratique, cela peut se ramener à un contrôle de la respiration, qui permet de ne pas s'essouffler, d'économiser son énergie, et d'avoir une meilleure efficacité des mouvements. Cette synchronisation entre le mouvement et le souffle se cultive notamment dans les exercices respiratoires, de circulation du ki (voir plus haut).

O Sensei disait encore, à propos de kototama : « Tous les actes de l'homme révèlent le travail subtil du kototama. C'est l'écho des sons qui vous conduiront à une compréhension quand vous vous examinerez en vérité. L'aïkido, plus spécialement, est né à travers l'écho du son. » et encore « Laissez les kototama s'infiltrer à l'intérieur de vous, mettre le feu à votre sang jusqu'à ce que tout votre corps se fige en un kototama. Imaginez que vous vous arrondissiez pour former un grand cercle, prononcez le kototama, et laissez-vous pénétrer de la sensation de l'univers à l'intérieur de votre propre corps. Cette pratique est source de lumière (la sagesse), de chaleur (la compassion) et d'énergie (la force véritable). »

Le souffle de Kumano






le fondateur Morihei UESHIBA accompagné de Maître HIKITSUCHI Michio au Grand temple de Hongu
Le vénérable Morihei UESHIBA, naquit a Tanabe. Avant cela, ses parents avaient trois filles mais désiraient vivement un garcon. Pour cette raison le père du fondateur alla en pèlerinage au Grand Temple de Hongu et y pria vingt et un jours durant. Peu de temps après, ses prières furent exaucées et le 14 décembre 1883 (16ème année de l'ère Meïji) le fondateur de l'Aikido, Morihei UESHIBA O-sensei venait au monde. Plus tard il dira: "Je suis l'enfant envoyé par les Dieux de Kumano" et "l'Aikido est une manifestation du souffle des divinités de Kumano".

On sait que le premier dojo officiel d'Aikido fut établit à Shingu en 1928. Le fondateur y venait à chaque fois qu'il le pouvait. Jusqu'avant sa mort, il guida et enseigna au chef du Kumano Juku Dojo, HIKITSUCHI Michio qui en retour se dévoua sans réserves à UESHIBA Sensei. C'est ainsi qu'il l'accompagna, plus d'une centaine de fois, pour aller prier au Grand Temple de Hongu. Le fondateur initia Michio HIKITSUCHI au mystères secrets de l'Aikido et en 1969, année de la mort du fondateur, ce dernier recu le grade de 10ème Dan en récompense de son aptitude en temps que disciple direct du fondateur Morihei UESHIBA.

Des milliers de pratiquants viennent du monde entier, étudier au Kumano Juku Dojo sous les enseignements de ANNO MOTOMICHI 8eme dan successeur de HIKITSUCHI Sensei et aussi disciple direct du fondateur . Certains sont la pour un jour seulement et d'autres pour plusieurs années



                           

HIKITSUCHI Michio Sensei

au Kumano Juku Dojo.

Si vous désirez venir observer un entrainement ou même pratiquer durant une séance, n'hésitez pas à contacterle Kumano Juku Dojo pour faire les arrangements nécessaires. Aikido Kumano Juku Dojo/Motokaji machi 1-5-1/Shingu shi /Wakayama ken/Japon �§647-0005 Tèl: 0735-21-3103

qui est La famille Ueshiba ?

Kisshomaru Ueshiba (植芝 吉祥丸 Ueshiba Kisshōmaru; 27 juin 1921, Ayabe - 4 janvier 1999) était un Aïkidoka japonais. Il était le troisième fils de Morihei Ueshiba (植芝 盛平 Ueshiba Morihei, 1883–1969), le fondateur de l'Aïkido et de Hatsu Ueshiba (植芝 はつ Ueshiba Hatsu, 1881–1969).

Kisshomaru commence l'Aïkido vers 1937 avec son père. Alors qu'il était à l'Université Waseda étudiant en économie (il obtint son diplôme en 1946), son père le nomma à la tête du Kobukan Dojo de Shinjuku, à Tokyo. Kisshomaru sauva ce Dojo plusieurs fois des bombes incendiaires de la seconde guerre mondiale.

Après la guerre, et dès 1948, Kisshomaru supervisa le développement de l'organisation Aikikai Honbu. Il décida la destruction du Kobukan Dojo en 1967 pour établir l'Aïkikaï Hombu Dojo.

A la mort de son père, Kisshomaru est devenu Doshu (le « gardien de la voie ») à l'Aïkikaï Hombu Dojo à Tokyo, titre qu'il a gardé jusqu'à sa mort en 1999. Son fils Moriteru Ueshiba prit sa suite.





Moriteru Ueshiba est né à Tokyo le 2 avril 1951. Petit-fils d'O'sensei Morihei Ueshiba, deuxième fils de Kisshomaru Ueshiba (et par là, troisième fils d'O'Sensei).

Il dirige depuis 1996 L'AïkiKaï Hombu Dojo. Au décès de son père en 1999, il prend le titre et la position de Doshu (« maître de la voie »).

Il est diplômé de l'université Meiji Gakuin, section économie.

Il anime chaque année de nombreux stages sur les cinq continents, et remet pour les fêtes de nouvel an japonais (Kagami biraki) les grades (dan) dans le Dojo de Tokyo.

Son fils (Mitsuteru Ueshiba)présent également lors de différents stages sera à son décès le 4eme doshu.




Mitsuteru Ueshiba (植芝 充央, Ueshiba Mitsuteru?, né en 1980) est le fils du troisième et actuel dōshu de l'Aikikai, Moriteru Ueshiba. Il est censé succéder à son père dans ce rôle pour devenir le Quatrième Dōshu (四代 道主, Quatrième Dōshu ?). Il est l'arrière petit-fils de Morihei Ueshiba, le fondateur de l'aikido.

On le surnomme 'Waka Sensei'.

vendredi 30 juillet 2010

Gérard BLAIZE




7ème Dan Aïkikaï de Tokyo

5ème Dan Masakatsu Bo-Jutsu (le bâton long du fondateur)

7ème Dan de Jodo Shindo Muso (école de Budo traditionnel - bâton court)

Né le 17 août 1946 à Toulouse, Gérard BLAIZE débute le judo et l'Aïkido sous la direction de M. Pierre Brousse. Il séjourne 5 ans et demi au Japon, il y étudiera l'Aïkido au Hombu Dojo de Tokyo sous la direction notamment du 2nd Doshu Kisshomaru UESHIBA et YAMAGUSHI senseï.

En 1975 il rencontre Michio HIKITSUCHI sensei auprès de qui il s'attachera fidèlement. Depuis lors il n'a pas cessé de s'entraîner sous ses seuls conseils. Le 26 avril 1995 il reçoit le grade de 7ème Dan de l'Aïkikaï de Tokyo. Maître Kisshomaru UESHIBA, le second Doshu, en lui décernant ce haut grade, sur la demande de Maître Michio HIKITSUCHI, le fait accéder au premier rang des pratiquants non-japonais de l'Aïkikaï de Tokyo. En effet, il est alors le premier pratiquant "étranger" a obtenir ce grade très élevé.

"C'est grâce à l'exactitude des actes, à la rigueur de chacun dans l'exercice que les problèmes éclatent. La recherche de leur solution dans le strict respect des enseignements de maître Moriheï Ueshiba, au niveau pratique, nous oblige à nous pencher sur les enseignements qu'il nous a fournit au niveau spirituel. A ce niveau, selon le Fondateur, se manifeste seule une énergie d'Amour."

Gérard BLAIZE ; Aïkido - Des paroles et des écrits du Fondateur à la Pratique, p.87

Anno motomichi sensei




il est actuellement le Dojo Cho ( le responsable du Dojo)
du KUMANO JUKU DOJO de Shingu.
Il a repris cette fonction après la disparition de Hikitsuchi senseï.
Depuis de très nombreuses années il était le chef des instructeurs de ce dojo Shihanbu cho.
Il est né le 6.5.1931 dans la région de Kumano
Il a reçu du fondateur de l'Aïkido le 6ème DAN.
Il a reçu le 8ème DAN en 1978.
Il dispense régulièrement son savoir aux Etats-Unis et en Europe.
Son enseignement est magnifique - il vit l`Aikido sur les tatamis comme dans sa vie privée.
Sa présence permet à tous les élèves du Centre Kumano de percevoir la véritable essence de l`Aikido.
Et nous lui en sommes de tout coeur reconnaissants.
aikido no kokoro
Association des Arts Martiaux du Japon 2009
Haute Distinction de Reconnaissance en Aïkido remise à Anno Motomichi Sensei, 8e dan,
Instructeur Chef du Aïkido Kumano Juku Dojo à Shingû, Japon
anno
Réponse de Anno Sensei, publiée dans le Aïkido Shinbun, le 10 février 2009« Je suis sincèrement reconnaissant d’avoir reçu la Haute Distinction de Reconnaissance par l’Association des Arts Martiaux du Japon. Ceci est un honneur que je ne mérite pas. Il est entièrement dû au soutien et aux conseils que j’ai reçus, durant longtemps, de la part du Dôshu et de tous les membres de la communauté de l’Aïkido. Pour cela j’exprime ma plus profonde gratitude. Je me souviens que, lorsque j’ai débuté l’étude de l’Aïkido, en 1954, il s’agissait d’une époque chaotique. Nous n’étions pas encore sorti de la confusion qui a suivi la fin de la guerre et, ni la nation,
ni les habitants du Japon, n’avaient d’objectif clair à l’esprit. Né en 1931, j’avais deux frères aînés, mais ils sont tombés durant la guerre. Et ce n’est qu’une fois la guerre terminée que nous avons été informés. J’ai vécu avec mes parents en deuil dans un tranquille
village rural. J’ai toujours pensé que je voulais étudier quelque chose de significatif, à quoi je pourrais consacrer mon existence.
Un jour, à l’usine de fabrication de papier où j’étais employé, j’ai entendu qu’un étonnant maître d’arts martiaux arrivait de Tôkyô à Shingû, et qu’il était possible de recevoir une instruction directe de sa part. Sans hésitation, je me suis inscrit comme étudiant… d’Aïkido. Pour être honnête, à cette époque, je n’avais aucune connaissance de l’Aïkido, et je n’avais aucune idée de qui était ce maître d’arts martiaux de Tôkyô. Dès ce moment, et jusqu’à aujourd’hui, durant plus de cinquante ans, j’ai vécu en suivant la voie de l’Aïkido. Le fait que le maître d’arts martiaux de Tôkyô était le Fondateur de l’Aïkido, Ueshiba Morihei Ô Sensei, a apporté un but et de la détermination à ma vie. Comme vous le savez, le Fondateur enseignait que l’Aïkido est la voie des kami. En particulier, il avait une profonde considération pour les kamisama de Kumano. Aussi, s’est-il rendu à Shingû de temps en temps. À l’occasion, il y a séjourné plus longuement, et a donné une instruction personnelle à nous autres,jeunes étudiants en Aïkido. Actuellement, je suis en charge du Kumano Juku Dojo (à Shingû, préfecture de Wakayama), ayant succédé à l’ancien chef instructeur, feu Hikitsuchi Michio Sensei. Jour et nuit, je m’applique, avec tous les instructeurs et élèves, à transmettre les techniques et l’esprit à la prochaine génération, en prenant comme « slogan » la transmission fidèle de l’enseignement transmis directement par le Fondateur de l’Aïkido.
En conclusion, je voudrais encore exprimer ma gratitude au Fondateur O Sensei, au deuxième Dôshu,à l’actuel Dôshu, et à tous les instructeurs et élèves, en offrant ces mots de reconnaissance comme une prière pour la croissance et le développement de l’Aïkido. »

Anno Motomichi Sensei
traduit en anglais par Linda Holiday
traduit de l’anglais en français par Jean-Pierre Kunzi
takemusu-dojo.ch

HIKITSUCHI Michio Sensei




Enseigner l'aïkido c'était certainement à sa manière un moyen de soulager la souffrance des gens, puisque selon les paroles mêmes du fondateur, l'aïkido avait été créé pour que le monde entier devienne une grande famille et il est certain que si cette utopie pénétrait le coeur des êtres humains, beaucoup de souffrances seraient évitées.

Aussi HIKITSUCHI Sensei considérait-il que sa mission était d'aller porter la parole du fondateur dans le monde entier ; c'est certainement pour cela qu'il me demanda dès mon retour en France en 1981 de l'inviter ; mais les élèves étaient trop peu nombreux et j'ai dû attendre 1984 pour le satisfaire. 3 stages en Europe eurent lieu. Ils furent suivis par d'autres jusqu'en 1988 où cette année-là, malheureusement HIKITSUCHI Sensei malade d'un cancer ne put venir. Mais grâce à ses explications, les techniques simples qu'il enseignait et qu'il démontrait avec une énergie assez stupéfiante et une grande précision, les principes du fondateur de l'aïkido qu'il professait, les prières qu'il récitait chaque matin avant le début du cours devant la photo du fondateur et qui semblaient purifier le lieu de la pratique de la discipline, comme les exercices de Shinkon Kishin No Ho (méthode pour calmer l'âme et retourner au divin et que les aïkidokas connaissent en partie avec les exercices de Torifune et Furotama) qu'il exigeait que l'on fasse au début du cours, avaient attirer des professeurs et leurs dojos, persuadés d'avoir devant eux un maître très proche de Maître Morihei UESHIBA, et décidés à suivre son enseignement ; un groupe ainsi était né. Mais il dut attendre la victoire de HIKITSUCHI Sensei sur sa maladie pour le revoir en 1992, et ceci jusqu'en 1998, dernière année de sa venue en Europe.

Mais qui était HIKITSUCHI Sensei, ce maître qui fut le seul à ma connaissance à avoir reçu directement le 10ème dan du fondateur de l'aïkido et que presque personne en Europe ne connaissait avant sa venue en 1984 ?

Il était né le 14 juillet 1923 dans un village proche de la ville de Shingou dans la préfecture de Wakayama. Orphelin très tôt, il fut élevé par sa grand-mère qui experte en Naginata (hallebarde) et pour éviter qu'il ne devint un enfant dévoyé, l'obligea à pratiquer les arts martiaux. C'est ainsi qu'il débuta le Judo à 9 ans, le Kendo à 10 ans, qu'il étudia l'art de la lance (Yari), de monter à cheval (Baa-jutsu), du Shuriken, qu'il pratiqua le Karaté Go-Ju-Ryu, le Iaïdo, etc... Le fondateur de l'aïkido était originaire de la ville de Tanabe, ville assez proche de Shingou ; aussi enseignait-il son art dans cette ville depuis 1928 et c'est en 1936 que HIKITSUCHI Sensei, dont la grand-mère était amie de O Sensei, fut présenté à celui-ci. Il expliqua par la suite qu'il fut très impressionné par la présence de Maître Morihei UESHIBA et décida, malgré son jeune âge, de mettre toute son énergie à son service. Mais c'est après la guerre en 1949 qu'il mettra vraiment en pratique cette décision. En effet en 1949 O Sensei lui téléphone de le rejoindre à Kii Katsura, une station balnéaire à 30 minutes de Shingou environ. HIKITSUCHI Sensei se précipite sur sa moto pour rejoindre le fondateur et celui-ci lui expliqua que jusqu'à maintenant le Budo n'avait pas suivi la bonne direction, qu'il était pratiqué dans un but de destruction, de tuer et qu'il fallait désormais que le Budo soit celui de l'Amour. HIKITSUCHI Sensei décida donc à cette époque d'abandonner toutes les pratiques martiales pour se consacrer exclusivement à l'aïkido. Il fera, à la demande du fondateur, construire un dojo à Shingou ; il enregistrera toutes les explications du fondateur pendant les cours que celui-ci professait à Shingou environ tous les 2 mois car HIKITSUCHI Sensei voulait absolument comprendre tout ce que O Sensei disait. De même comme Maître Morihei UESHIBA avait expliqué qu'il fallait étudier le KOJIKI pour comprendre l'aïkido, HIKITSUCHI Sensei en fera une étude approfondie. Etc..

Ce fut une vraie relation de maître à élève comme le rappelle ANNO Sensei, 8ème dan, et un des plus anciens élèves de HIKITSUCHI Sensei :

« ... c'était une relation authentique de maître à élève. C'était comme si leurs respirations étaient unies. Naturellement c'était magnifique quand ils s'entraînaient ou quand ils tenaient le ken. Mais habituellement aussi c'était magnifique.

Quand HIKITSUCHI Sensei présentait quelque chose à O Sensei, l'instant était toujours le bon... »

Et cette relation, HIKITSUCHI Michio Sensei qui fut à Tokyo auprès du fondateur durant le dernier mois de sa vie,

la maintiendra après la mort de celui-ci le 26 avril 1969.

« ...j'ai enregistré la voix de O Sensei et je l'écoute presque chaque jour. Je me prosterne toujours devant l'âme de O Sensei et sa photo ; c'est exactement comme avant ; tout simplement je ne vois plus sa figure charnelle, mais à part çà rien n'a changé. Je lui rends service tous les jours et je récite le Norito (prière). Je n'y ai jamais échappé, même un jour... »

Mais on peut dire aussi que cette relation de maître à élève, le fondateur de l'aïkido l'avait de son côté authentifiée par l'attribution des plus hauts grades de son art à son disciple et par la manière dont il les lui attribua.

En août 1957, HIKITSUCHI Michio Sensei reçoit des mains du fondateur le rouleau (Makimono) du bâton (Bo) de l'aïkido, attestant la capacité de HIKITSUCHI Sensei d'en transmettre l'enseignement.
Ce diplôme est ainsi intitulé :

HIKITSUCHI MICHIO DONO SHOWA 32 (1957)
Signature : DOSHU UESHIBA MORIHEI
BO-JUTSU MASAKATSU OKUI SODEN

BO-JUTSU : technique de bâton
MASAKATSU : la conviction de vaincre quelque chose qui n'est pas correct avec le coeur de la justice
OKUI : du fond du coeur, les choses les plus profondes, la quintessence
SODEN :
SO : réciproque
DEN : transmission
OKUI SODEN : le fait de transmettre de génération en génération.
On peut donc traduire le diplôme reçu par HIKITSUCHI Sensei par : la transmission réciproque de la quintessence du bâton au coeur de la justice.

Mais ce qui est plus remarquable pour comprendre la relation de maître à disciple entre HIKITSUCHI Michio Sensei et Maître Morihei UESHIBA, ce sont les circonstances dans lesquelles O Sensei décida de lui attribuer ce titre : c'est à la suite d'un entraînement entre tous les deux comme le raconte HIKITSUCHI Sensei :

« Un jour du mois d'août 1957, vers 1 heure du matin, Maître Morihei UESHIBA me demanda de me lever pour aller s'entraîner au dojo et pratiquer le ken (SHO CHIKU BAI NO KEN). Dans le dojo, j'attaquais donc O Sensei, mais pendant l'exécution d'une de ces attaques je sentis que le bokken de O Sensei était cassé. Son bokken était effectivement coupé sur une bonne longueur de la pointe. Je me mis à chercher dans le dojo le bout coupé, mais O Sensei me dit « qu'est-ce que tu cherches ? n'est-ce pas çà que tu cherches ? » et en le disant il sortit le bout cassé de son bokken de l'intérieur de son keikogi (vêtement d'entraînement). J'étais stupéfait car j'étais persuadé que le bout cassé s'était dispersé dans le dojo et je me demandais comment il avait pu tomber à l'intérieur du keikogi de O Sensei. C'est ce jour-là que O Sensei m'a dévoilé le « secret » du ken de l'aïkido (SHO CHIKU BAI NO KEN) et m'a délivré le makimono du bâton de l'aïkido (MASAKATSU BO-JUTSU). »



C'est dans une situation semblable que O Sensei lui attribua le 10ème dan. C'était à Shingou au mois de janvier 1969 pendant un entraînement avec d'autres pratiquants. O Sensei arrêta le cours et dit à HIKITSUCHI Sensei : « Je t'ai tout donné Michio San. Aujourd'hui je te donne le 10ème dan. Accroche-toi. »
Aussi HIKITSUCHI Sensei écrira-t-il toujours quand il se présentait : 10ème dan directement reçu de Maître Morihei UESHIBA.

Cette relation si forte de maître à disciple où le maître prend la décision en un instant, peut à mon avis expliquer à elle-seule pourquoi HIKITSUCHI Sensei toute sa vie se met au service du fondateur, qu'il se considérait toujours comme un élève dont la mission était de porter le message de son maître dans le monde entier.

Aujourd'hui il nous a quitté ; la meilleure façon de le remercier et d'être toujours avec lui sera, je suis sûr, de continuer sa mission, c'est-à-dire continuer à transmettre le message du fondateur de l'aïkido.

O Senseï Morihei Ueshiba




14 décembre 1883 - 26 avril 1969

Beaucoup de textes ont déjà été écrits reprenant les dates et les faits du fondateur. Ici seules les plus grandes dates sont présentes, et surtout les paroles.

J’exerçai mon esprit sur le Budo quand j’avais 15 ans et je visitais les professeurs d’escrime et de Jujutsu de plusieurs régions. J’assimilais en quelques mois le secret de chacun des instituts les plus récents. Mais il n’y en avait aucun pour m’apprendre l’essence du Budo qui puisse satisfaire mon esprit.
(Aïkido par KISSHOMARU UESHIBA)

Deux personnes influèrent le Fondateur, SOKAKU TAKEDA pour l’étude du Daito Ryu et ONISABURO DEGUCHI et l’Omoto-Kyo.
Pourtant il dit : « l’Aïkido n’est pas une synthèse des écoles. L’Aïkido est entièrement fait par le Ki. »
Mais grâce à un entraînement de tous les jours, tant dans le Budo que dans le monde spirituel, il découvrit le monde du Budo originel.


« Le 14 décembre 1940, vers 2 heures du matin, après la purification (Misogi), je me suis soudainement retrouvé dans un état assez étrange. A ce moment-là j’ai oublié toutes les techniques que j’avais apprises et j’ai dû faire de nouveau les techniques des ancêtres ; et ces techniques sont pour montrer que le monde entier est comme une famille et qu’il n’y a pas d’étrangers. »Ce n’est pas de gagner ou de perdre ; ce n’est pas ça ; Il faut supprimer cette notion ; l’Aïkido, c’est les techniques de Paix(Wago). Dans ces techniques, il n’y a pas la notion de plus fort, de plus faible. (Aïkido Shinzui P.23)

C’est en 1942 que O SenseÏ donna à son art le nom définitif Aïkido.

C’est en 1948 que les autorités d’occupation et le ministère japonais de l’éducation donnèrent leur accord à la création d’une fondation pour la promotion de l’Aïkido. En 1949 Le dojo de l’Aïkikaï fut officiellement rouvert.

Son fils KISSHOMARU devint le responsable de la fondation et O Senseï continua à voyager dans tout le Japon pour faire connaître l’Aïkido par de nombreuses conférences et démonstrations.

( La première démonstration publique d’Aïkido eut lieu en 1956).
L’actuel Doshu est son petit-fils MORITERU UESHIBA.

Le 26 avril 1969 O Senseï mourut et ses dernières paroles furent :

« L’Aïkido appartient au monde entier. »


(Les dates et certaines citations sont tirées de Morihei Ueshibade de John Stevens édition Budo

et de Aïkido des paroles et des écrits du fondateur à la pratique de Gérard Blaize).